L’air frais d’un matin d’hiver s’engouffre dans le jardin dormant de l’hôpital des Diaconesses Croix Saint-Simon. La maternité est en ébullition depuis plusieurs mois et concrétise, depuis la veille, sa mue : un déménagement dans un nouveau bâtiment du groupe hospitalier, le Malvesin, pour un environnement flambant neuf déployé sur trois étages. Le tout sans interrompre les soins et le suivi des futures mamans. Si changer de lieu pour une famille ou pour une entreprise est toujours un défi, ponctué de longues préparations, d’angoisses et de dures journées à porter les cartons, il l’est d’autant plus pour cette maternité labellisée 1+ qui assure près de 2 550 accouchements par an, où l’interruption d’activité n’est pas à l’ordre du jour. Plusieurs mois de préparation ont été nécessaires pour organiser et déployer le calendrier de ce déplacement massif, d’un bâtiment à l’autre de l’hôpital. Chefs d’orchestre de ce projet d’envergure, Hélène Ostermann, cadre supérieure et cheffe du pôle, et Élise Proult, coordinatrice et cheffe de projet, nous expliquent : « Toutes les équipes ont été mobilisées et doublonnées sur les deux bâtiments pendant les deux jours du déménagement », afin d’assurer la continuité de soins et de pouvoir accueillir les parturientes sur les deux sites en même temps. « Nous avons sollicité trois déménageurs dédiés au matériel, plus les équipes techniques de l’hôpital pour brancher tous les appareils et vérifier leur installation, mais ce sont les équipes de soins qui assurent le transfert des patients. »  Le calendrier des rendez-vous et des accouchements programmés a été revu à l’aune de ce changement, et ils ont été décalés autant que possible après l’intégration dans les nouveaux locaux. Plusieurs personnes s’affairent depuis l’aube pour transporter les caissons, les tables de nuit et d’autres meubles qui vont aller dans les chambres. Parmi les lits et les cartons, surprise : un berceau avec un nouveau-né dedans, accompagné de ses parents. Il vient de naître la veille, dans une salle qui va bientôt être démantelée. La maman, vaillante, marche d’un pas mal assuré soutenue par son mari, et veille au déplacement de son enfant avec des yeux de louve.
>Au troisième étage, le Dr Thierry Harvey, chef du service, nous accueille pour une visite détaillée de ce nouveau site tourné vers un accouchement plus naturel, mais aussi mieux surveillé grâce à ses nombreuses améliorations technologiques. « Nous avons voulu accompagner les futures mères dans un accouchement plus physiologique, tout en assurant la sécurisation de la mère et du bébé », explique-t-il. Dans ce nouveau secteur naissance, trois salles de pré-travail, dont une avec baignoire, nommées Ré, Aix, Oléron et rappelant les bords de l’Atlantique, ont été aménagées sobrement et sont réservées à l’accueil des parturientes. Plus loin, six salles de travail sont facilement accessibles quand l’accouchement approche. Elles fleurent bon l’esprit marin, en souvenir d’un équipage de l’hôpital de passionnés de voile, et répondent au nom d’îles : Mahé, Marquise, Belle île, Tahiti, Bora-Bora et Désirade. Dans cette dernière, orientée face à la verdure du jardin, tout est prêt pour un accouchement plus naturel, répondant aux besoins actuels : baignoire de dilatation pouvant contenir 400 litres d’eau, avec entrée facilitée pour la femme enceinte, une purge très rapide si besoin et des capteurs présents sous l’eau pour surveiller le fœtus tout du long ; une suspension par draps pour soutenir la maman pendant ses contractions jusqu’à 200 kg ; un ballon (présent dans toutes les salles) ; et le fauteuil d’accouchement, caché derrière un rideau rappelant les fonds marins pour que l’on se sente moins à l’hôpital.
À noter que dans toutes les salles d’accouchement, tout est organisé pour que les premiers soins du bébé soient faits sur place, devant la mère. Au croisement des couloirs, une grande salle de surveillance est aménagée comme une tour de contrôle pour les sages-femmes. À quelques mètres, quatre blocs opératoires sont équipés pour toutes les activités de la maternité : un bloc pour les césariennes, un pour les urgences lors de l’accouchement si le premier bloc est déjà occupé, un autre pour les ponctions des FIV lors de parcours d’AMP, et un dernier bloc, prévu pour début 2022, sera dédié à la chirurgie gynécologique, comme les cœlioscopies ou les hystéroscopies. À côté de leur double-porte, la pouponnière, avec son pédiatre et ses auxiliaires de puériculture, est en cours d’aménagement lorsqu’elle accueille ses premiers protégés, Théo et Sacha, à peine 48 heures de vie à eux deux.
Au deuxième étage, consacré au secteur mère-enfant, 37 chambres sont réparties entre rue et jardin, dont six unités Kangourou, pour les bébés aux besoins particuliers. 
Des parents encore chamboulés par l’arrivée de leur nouveau-né sont heureux de raconter leur expérience particulière. Camille, accompagnée de Timothée, a déménagé trois fois avant de gagner sa nouvelle chambre. Leur petit Tristan a pointé son nez plus tôt que prévu, et la maman est déçue de ne pas avoir accouché dans la nouvelle maternité. Amusés par le ballet incessant des équipes, ils ont été parmi les derniers à gagner leurs nouveaux quartiers, en passant par le sous-sol ! Deux chambres plus loin, Amandine et Yann nous racontent la venue de Marceau : « On n’avait pas prévu d’accoucher aux Diaconesses, mais notre première maternité, pourtant réservée, n’a pas voulu nous prendre en charge au dernier moment. On devait faire notre inscription aux Diaconesses qui nous ont accueilli à bras ouverts, malgré les difficultés liées à la situation. » L’accouchement s’est déroulé dans l’ancien secteur, et l’intégration dans la nouvelle chambre s’est faite dans la foulée. Enfin, à 14 h 19, clap de fin dans l’ancienne maternité : une fillette prénommée June sera la dernière occupante à en sortir, alors qu’une future maman vient d’intégrer la salle Oléron pour son pré-travail.
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