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Depuis le confinement, de nombreux habitants ont décidé de déménager dans des villes de plus petite taille où la vie est moins chère et plus agréable. Une tendance qui devrait s’accélérer.
Qui aurait prédit, il y a encore quelques années, que des Parisiens ou des Lyonnais quitteraient leur grande agglomération pour Orléans, Troyes ou Arras ? C’est pourtant le cas : aujourd’hui, les métropoles perdent de plus en plus de citadins, au profit de villes de moins de 100 000 habitants. Autrefois ringardisées, assommées par la désindustrialisation et la fermeture des services publics, ces villes de taille moyenne tiennent désormais leur revanche. La preuve : un quart des actifs, habitant de grandes villes (comprenant plus de 100 000 habitants), envisagent de déménager de leur logement actuel. La moitié d’entre eux souhaitent s’installer dans une ville moyenne, contre 30 % dans une grande ville, 13 % dans une petite ville et seulement 7 % dans un territoire rural*.
« Destination Nevers. Pour un jour, pour toujours… » annonçait un spot diffusé mi-juin 2020 sur France Télévisions. « Alès, une capitale qui ne manque pas d’air », affichait l’été dernier une campagne de publicité dans le métro parisien. Pour se faire connaître et faire du pied aux citadins, certaines vont même plus loin en proposant de tester leur territoire. Telle la Nièvre qui offrait une semaine de vacances gratuites dans un gîte local fin août pour découvrir concrètement la région et les acteurs du territoire. « Depuis quelques mois, les villes moyennes vantent leurs atouts auprès des citadins, reconnaît Jean Viard, sociologue et auteur de La Page Blanche (éd. de l’Aube, août 2020). Elles mettent en avant le dynamisme de leur centre-ville, leur patrimoine touristique et culturel mais aussi leur connexion haut débit à Internet et leur liaison TGV pour relier facilement une grande ville. » Autrefois jugées sur le déclin voire ringardes, les villes moyennes se sont mobilisées pour se transformer et retrouver une vrai dynamique. « Elles se sont particulièrement investies dans l’aménagement urbain, avec une prise en compte de la dimension environnementale, assure Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente de Villes de France, une association qui rassemble de nombreux élus de villes comprenant entre 20 000 et 100 000 habitants. Depuis quelque temps, des efforts ont été faits pour rendre leur centre vivant, pour garder une véritable offre en santé, pour rénover le patrimoine, faciliter les mobilités. » De quoi séduire les habitants des grandes agglomérations. « J’ai quitté la banlieue parisienne pour Reims, car c’était comme un petit Paris, raconte Mireille, 47 ans. Il y a des cinémas, un centre-ville dynamique et charmant, des boutiques sympas. Comme j’habite à 15 minutes de la gare et qu’il faut compter 45 minutes de TGV pour arriver à Paris, au final, je ne suis qu’à une heure de mon travail ! »
Si les villes moyennes séduisent de plus en plus, c’est qu’elles offrent une vie plus agréable. L’immobilier, notamment y est très abordable, entre 1 000 et 4 000 euros le mètre carré, pour une qualité d’habitation très supérieure à ce qu’on peut trouver à Lyon ou Paris : maisons avec jardin en plein centre, beaux appartements anciens… Florence, 47 ans, a ainsi pu acquérir une maison de ville à Saint-Étienne, pour le prix d’un deux-pièces dans la capitale des Gaules. « Mes deux enfants ont chacun leur chambre, nous profitons d’un petit jardin, confie-t-elle. Il y a de bons lycées, nous nous déplaçons à vélo. Bref, nous sommes tous ravis. » « La ville moyenne est plébiscitée par les Français parce qu’elle est perçue comme la “ville idéale”, celle qui répond à leurs aspirations, à savoir privilégier un mode de vie qui allie tranquillité et sécurité au sein d’un cadre de vie agréable », analyse Caroline Cayeux. Ils fuient les grands centres urbains car il devient de plus en plus difficile de s’y loger, les espaces naturels y sont réduits, les pics de pollution se multiplient, le sentiment d’insécurité y est croissant. « Les Français veulent retrouver une proximité avec la nature, se déplacer facilement, ajoute la maire de Beauvais. Mais dans le même temps, ils veulent pouvoir continuer à disposer d’un haut niveau de services et de commerces. C’est justement parce qu’elles sont capables de répondre à cette équation particulière que les villes moyennes ont trouvé un nouvel écho auprès des citoyens. C’est pourquoi elles sont considérées, à juste titre, comme des villes d’équilibre entre les métropoles et les territoires ruraux. » Aujourd’hui, de nombreux magasins de vêtements, des coiffeurs, des parfumeries, des restaurants appartiennent à des chaînes : ils se retrouvent dans tous les centres-villes. « Il y a une uniformisation des commerces, des services et des loisirs, analyse Jean Viard. Les nouveaux arrivés savent qu’ils trouveront vite leurs repères dans une ville moyenne, que leurs habitudes ne seront pas trop bouleversées : cela les rassure. »
Si les grandes villes comptaient déjà de moins en moins d’habitants, telle Paris qui en a perdu plus de 50 000 en 5 ans, selon le dernier recensement de l’INSEE, la crise sanitaire et les confinements successifs ont accentué la tendance. Ainsi 54 % des Franciliens* souhaitent quitter l’Île-de-France « dès que possible », depuis le confinement, alors qu’ils n’étaient que 38 % avant la crise du Covid-19**. « Cet événement leur a fait comprendre qu’ils voulaient un logement plus grand, plus confortable, idéalement une maison avec jardin, et qu’ils voulaient vivre plus près de la nature, indique Jean Viard. Surtout, le télétravail, qui a connu un incroyable déploiement contraint et forcé, a changé la donne : il offre la possibilité de vivre loin de son entreprise, et de ne s’y rendre qu’occasionnellement. » Voilà pourquoi les villes moyennes, reliées facilement à d’autres plus grandes, en TER ou TGV, sont particulièrement sollicitées. « La proximité avec les métropoles favorise l’attractivité des villes moyennes, explique Caroline Cayeux. Car c’est là que se trouvent les emplois. Je suis bien placée pour en parler puisque la ville de Beauvais est représentative de cette situation. Nous sommes à une heure de Paris et nous accueillons de plus en plus de Parisiens ! »
* Sondage Édition 2020 du Baromètre des Territoires, IFOP, septembre 2020.
** Sondage « Paris je te quitte », mai 2020.
Mulhouse, Aix-en-Provence et Lille arrivent en tête du classement des villes où il fait bon démarrer une nouvelle vie. Pour établir ce palmarès, le nombre d’emplois en CDI rapporté au nombre d’habitants et le pouvoir d’achat immobilier (c’est-à-dire la surface pouvant être achetée avec un salaire médian) ont été pris en compte.
Classement publié par Meilleurtaux, courtier en crédit immobilier, et Meteojob, site de recherche d’emploi, novembre 2020.
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